Les surprises de Kalimantan

Publié le par notre-tour.over-blog.com

Aujourd'hui, la parole va à Elo. Puisque c'est elle qui a choisi cette destination, nous la laissons raconter ses impressions!

Ahhh l’île de Kalimantan… Nous l’avons attendue avec impatience et c’est avec beaucoup d’excitation que nous prenons l’avion en ce lundi 24 juillet.

Première surprise, nous sentons à l’aéroport que contrairement aux 3 derniers jours à Bali, nous ne passons pas inaperçus. Damien se ballade on ne sait où, alors que Céline et moi remarquons les premiers paparazzis qui nous prennent en photo. Un monsieur se lance finalement et vient à notre rencontre, il nous demande d’où nous venons. Lui vient de l’ouest de Java et semble ravi de nous parler. S’en suivra une série de photos avec  ledit monsieur, sa femme et ses amis. Nous croisons le regard de Damien, amusé, qui passe, faisant mine de ne pas nous connaitre. Il finit par nous rejoindre, quand le groupe d’indonésiens nous quitte, une fois la curiosité de chacun satisfaite. Nous embarquons pour Surabaya … Destination finale : Kalimantan !

Nous arrivons de nuit. Le ton est donné : nous sommes les seuls «bulés » (blancs en indonésiens) à l’arrivée. Damien et Céline ont pris l’habitude de patienter, nous ne nous étonnons donc pas de devoir attendre assez longtemps nos bagages.

Premier sursaut : alors que Damien vient de nous laisser afin d’organiser au plus vite notre prochain vol, nous apercevons, avachi dans un fauteuil roulant, un  indonésien que nous entendions gémir depuis un moment, sans trop vouloir y prêter attention.  Il crie, il hurle, il blêmit. Les trois personnes qui l’entourent et lui tiennent les bras en l’air ne semblent pas lui apporter grand réconfort. Céline et moi continuons à scruter le tapis roulant qui doit nous rendre nos bagages. Nous cherchons à détourner le regard et commençons l’une et l’autre à blêmir à notre tour. Les autres voyageurs ne paraissent pas plus perturbés que cela, nous en surprenons même plus d’un qui se moque de lui. Le monsieur en question finira par vomir à quelques mètres de nous, avant d’être finalement évacué beaucoup, beaucoup plus tard. Devant cette vision catastrophique de la notion d’assistance à personne en danger, l’angoisse nous prend : c’est sûr, nous ferons tout pour ne pas tomber malade ici ! Alors que nos petits cœurs respectifs s’accrochent, deuxième sursaut  et première panne de courant…. Nous attendons toujours nos bagages et commençons  déjà à nous demander ce que nous faisons là. Damien revient porteur de bonnes nouvelles. Le bureau de la compagnie aérienne est fermé mais il a trouvé un guide, Kani, recommandé par le Lonely Planet, qui propose de nous attendre et de nous emmener en ville. Nous sommes soulagés ! La satisfaction grandit alors que nous voyons arriver un premier sac, le mien, puis celui de Damien. Je lance une mauvaise blague que je regrette depuis : «  c’est bon, j’ai mon sac, on peut y aller ! ». C’était sans savoir que celui de Céline n’arriverait qu’avec l’avion suivant... Troisième sursaut !

Nous nous consolons avec la gentillesse du personnel de l’aéroport qui cherche tant bien que mal à localiser nos sacs. Kani, qui parle anglais, nous prête également renfort. Nous finissons par quitter l’aéroport pour plus de 30 minutes de route, direction la ville de Benjarmasin.

A peine arrivés, nous nous mettons en quête de l’hôtel qui pourra nous héberger pour la nuit. Après deux visites infructueuses, nous jetons notre dévolu sur le Perdana. Il propose une chambre de trois personnes, et les commentaires du Lonely nous donnent confiance : « chambre impeccable ». La soirée et la nuit passées dans cet hôtel finissent de nous achever. L’odeur, l’humidité, la propreté très approximative des draps et la vétusté de notre salle de bains alimentent les fous rires de la soirée ! Nous avons en effet pris le part d’en rire. Nous voulions de l’aventure, de l’authentique, du moins touristique…. Nous sommes servis !

Le sac de Céline ramené pendant la nuit nous vaudra notre premier grand moment de bonheur sur Kalimantan, nous en vivrons d’autres plus grands encore et nos efforts seront récompensés dès le lendemain !

La première matinée est consacrée à l’organisation de notre séjour sur l’île qui se décompose comme suit : découverte de Benjarmasin, trekking de 3 jours dans la jungle et rencontre avec les orang- outans à l’ouest de l’île. Nous tournons un peu dans la ville et nous ne sommes pas plus enthousiastes que la veille pour l’instant. Nous sommes pourtant couvertes de la tête aux pieds, mais les regards masculins qui se posent à répétition sur Céline et moi nous mettent mal à l’aise. Il fait chaud, très chaud et la ville et son vacarme assourdissant nous étouffent et nous étourdissent. Nous arpentons les rues et tentons d’éviter au mieux véhicules, détritus en tous genres et les nombreux fossés peu ragoûtants qui bordent les trottoirs de 30 cm de hauteur. Nous rejoignons notre premier guide, Shaddy. Il nous inspire confiance et nous l’aimons bien.  Il nous embarque à bord d’un petit bateau à moteur et nous nous enfonçons dans la ville, surnommée « la Venise asiatique ». Et  nous la découvrons sous un nouveau jour.  Nous  longeons de nombreuses maisons sur pilotis et comprenons qu’à l’opposé des façades qui nous inspiraient peu confiance côté rue, s’affairent toutes les familles dans leurs activités quotidiennes le long du canal. Nous sommes d’abord un peu gênés puis captivés par toutes les scènes de vie auxquelles nous assistons. Madame se lave les cheveux pendant que monsieur répare l’escalier qui mène à la maison. Mademoiselle se brosse les dents, monsieur fait la vaisselle, papy va aux cabinets! Sans oublier tous ces enfants qui jouent et dont les visages déjà illuminés sourient de plus belle en nous voyant passer. Tous, des plus jeunes au plus anciens, nous saluent d’un signe de tête ou de la main pour certains, d’un « hello » pour d’autres. Nous ne savons plus où donner de la tête et nous prêtons tous les trois au jeu du défilé, à en faire pâlir de jalousie la reine d’Angleterre ! Du port de la tête au signe de la main, sans oublier nos sourires ultra bright, tout est maîtrisé et miss France n’a qu’à bien se tenir. Céline et moi sommes parées pour la prochaine fête de la saucisse de Montélimar ! Nous sommes à la fois émus, émerveillés et enthousiasmés par l’accueil de ces habitants. La ville est pauvre et nous sommes bien loin de nos standards d’hygiène, pour autant, aujourd’hui nous sommes tout sauf dégoutés. Benjarmasin est une ville pleine de vie et qui réserve de belles surprises aux plus curieux.

Réveil matinal le lendemain. A 5h30, nous nous mettons en route pour l’une des curiosités de la ville : son marché flottant. Notre bateau se met en route dans la pénombre de la nuit, et nous assistons émerveillés au lever du soleil sur le fleuve … . C’est pile à ce moment que nous atteignons un marché des plus surprenants, au croisement de plusieurs rivières. Dans des barques, des femmes essentiellement, parfois accompagnées d’un enfant, vendent leur production en tous genres à d’autres personnes venues s’approvisionner. Il n’y a là que des marchands. Nous comprenons que nous sommes ici au cœur du Rungis de Kalimantan. Ce marché a lieu tous les matins, et les femmes font parfois plus d’une heure de barque pour y vendre la récolte de la famille.  Fruits, légumes et feuilles de bananiers, toujours joliment présentés, remplissent les embarcations. Nous profitons d’une échoppe flottante pour prendre un petit-déjeuner composé de quelques pancakes et de pisang goreng (beignets de bananes). La lumière est magnifique et ravit Damien qui, posté au fond de la barque, peut se délecter de « shooter » le spectacle. Les négociations vont bon train et les marchandises sont scrupuleusement examinées avant d’être achetées ou échangées. Les femmes sont coquettes : leur foulard est même assorti à la couleur de leur rouge à lèvres et tranche avec la poudre de riz que certaines s’appliquent sur le visage pour se protéger du soleil. Nous resterions bien encore un peu mais le planning est chargé, et la voiture nous attend pour la suite du voyage. C’est la fin de notre aventure urbaine à Kalimantan. Maintenant place à la jungle !

 

Album photo: Kalimantant - Benjarmasin

 

Les extraits:

Kalimantan---Benjarmasin 2507

 

Kalimantan---Benjarmasin 2500

 

 Scènes de vie pendant la ballade sur les canaux

 

Kalimantan---Benjarmasin 2572

Arrivée sur le marché flottant 

 

 

Publié dans L'Asie

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